Les Maladies pulmonaires provoquées par l’amiante

Lorsqu’elles sont inhalées, les fibres d’amiante provoquent deux types de maladies qui affectent le poumon proprement dit (le parenchyme) ou son enveloppe (la plèvre) : des fibroses et des cancers.

LES FIBROSES

Les fibres inhalées provoquent une réaction de défense de l’organisme avec apparition d’un tissu fibreux qui entraîne une rigidification au niveau des bronches, des plèvres, des alvéoles pulmonaires et du tissu pulmonaire dans les interstices entre les alvéoles.

Ce tissu fibreux ralentit les échanges gazeux d’où un déficit en oxygène, voire des conséquences au plan cardiaque.

Ces zones fibreuses ont tendance à fixer le calcium. Cette calcification les rend encore plus rigides et plus imperméables aux échanges gazeux.

Les fibroses pleurales

Les deux plèvres forment une double enveloppe autour du poumon :

  • la plèvre viscérale (au contact de l’organe)
  • la plèvre pariétale (côté paroi extérieure, au contact des côtes)

Les plèvres sont élastiques et coulissent l’une sur l’autre quand on expire et inspire

Quand une fibrose atteint l’une de ces plèvres, elle perd de l’élasticité et devient localement plus épaisse et plus rigide

Les plaques pleurales

Le tissu fibreux se forme sur la plèvre pariétale. Ces plaques sont calcifiées lorsque des sels de calcium se fixent sur ce tissu qui durcit

Ce sont les fibroses les plus facile à repérer.

Les épaississements pleuraux

Le tissu fibreux se forme sur la plèvre viscérale

Il est souvent diffus et moins strictement localisé que les plaques pleurales. Comme il est au contact d’un lobe pulmonaqire, cela provoque de petites altérations sur ce lobe (que les radiologues appellent bandes parenchymateuses ou atélectasies par enroulement

Les plaques pleurales et les épaississements pleuraux peuvent provoquer des douleurs thoraciques (surtout les épaississements).

Ces maladies peuvent être déclarées sur le tableau 30 B de maladies professionnelles.

La fibrose pulmonaire (asbestose)

Elle est souvent qualifiée de syndrome interstitiel diffus, parce que le tissu fibreux est réparti de façon diffuse dans les interstices entre les alvéoles, ce qui le rend plus difficile à repérer par les radiologues.

L’asbestose entraîne une insuffisance respiratoire plus ou moins sévère, avec essoufflement répété à l’effort et même au repos chez les personnes les plus gravement atteintes.

Quand la fibrose rigidifie les petites bronches, elles les rend plujs fragiles aux polluants et aux infections.

Cette atteinte se traduit souvent par une toux plus ou moins chronique.

L’évolution des fibroses

Les atteintes par fibrose sont irréversibles et irréductibles aux soins. On peut soigner les complications et atténuer les conséquences ; on ne peut pas se débarrasser de la fibriose.

Selon la quantité d’amiante accumulée dans les poumons, la maladie est évolutive ou tend à se stabiliser. Pour les expositions très fortes, une évolution pouvant être fatale peut survenir en quelques années. Pour les expositions faibles à moyennes, cde qui est le cas le plus fréquent aujourd’hui, les fibroses sont décelées de 10 à 40 ans après la première exposition, en fonction de la dose accumulée dans les poumons.

LES PLEURESIES

Elles s’accompagnent d’un épanchement de liquide entre les deux feuillets des plèvres.

Elles peuvent récidiver ou non.

Elles sont parfois le signe annonciateur d’un mésothéliome et sont donc à suivre de près.

Elles relèvent du tableau 30 (partie B).

LES CANCERS DU POUMON ET DE LA PLEVRE

Deux types de cancers liés à l’amiante sont inscrits dans les tableaux de maladies professionnelles ;

Le cancer bronchopulmonaire

C’est le plus fréquent des cancers liés à l’amiante. Il est identique à celui du fumeur. Il peut apparaître de 10 à 40 ans après la première exposition.

Il est inscrit dans deux tableaux de maladies professionnelles : tableau 30 (partie C) lorsqu’il est accompagné d’une fibrose et tableau 30 bis lorsqu’il est seul)

Le mésothéliome

A la différence du cancer bronchopulmonaire, le mésothéliome est une maladie spécifique de l’amiante. Il peut survenir après des expositions faibles et de courte durée. Il apparaît en moyenne 35 à 40 ans après l’exposition.

Ce cancer touche le plus souvent les plèvres (enveloppe du poumon) et plus rarement le péritoine (enveloppe de l’intestin), le péricarde (enveloppe du coeur) ou la vaginale testiculaire.

C’est un cancer très grave, difficile à soigner.

Il est inscrit dans le tableau 30 (partie D) des maladies professionnelles.

Le tabac ne joue aucun rôle causal dans l’apparition d’un mésothéliome.

D’autres tumeurs pleurales primitives qui ont souvent les mêmes signes cliniques ou radiologiques mais présentent des différences à l’examen histologique sont inscrites sur le tableau 30 (partie E)

POUR EN SAVOIR PLUS

  • Télécharger le Guide amiante de l’Addeva 93 (44 pages)
    Vous pouvez aussi le commander en édition papier en téléphonant à l’Addeva 93 (01 48 37 34 64)
  • Lire les articles du docteur Lucien Privet parus dans le Bulletin de l’Andeva :
  • Articles sur les fibroses et les pleurésies
  • Articles sur les cancers

Les Maladies non pulmonaires provoquées par l’amiante

Les maladies dues à l’amiante les plus fréquentes sont des maladies du poumon et de la plèvre. Ce ne sont pas les seules. Les fibres d’amiante peuvent migrer dans l’organisme et provoquer des fibroses ou des cancers affectant d’autres organes. Ce fait est ignoré par de nombreux médecins. Or ces maladies peuvent et doivent être indemnisées.

Trois maladies dans les tableaux de maladies professionnelles

  • Deux concernent l’enveloppe du coeur (le péricarde) :
    • les plaques péricardiques (fibrose, tableau 30 B)
    • le mésothéliome péricardique (cancer, tableau 30-D).

     

  • Une concerne l’enveloppe de l’intestin (le péritoine) :
    • le mésothéliome péritonéal (cancer, tableau 30-D).

Des maladies « hors tableaux »

  • Effets cancérogènes de l’amiante évalués en 2013 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
    • Cancer du larynx : cancérogène avéré, avec des preuves épidémiologiques suffisantes,
    • Cancer de l’ovaire : cancérogène avéré, avec des preuves épidémiologiques suffisantes,
    • Cancers du côlon et du rectum : cancérogène possible, avec des preuves limitées, mais fortement suggestives(CIRC 2013).
      Une étude récente montre un effet cancérogène pour le cancer du côlon (ARDCO, 2016).
    • Cancers du pharynx : cancérogène possible, avec des preuves limitées..
    • Cancer de l’estomac: cancérogène possible, avec des preuves limitées..
  • Autres maladies dont l’origine « amiante » a pu être reconnue
      • Mésothéliome de la vaginale testiculaire,
      • Cancer du rein,
      • Fibrose rétropéritonéale,
      • Cancer de la trachée…

    .

Les maladies qui ne figurent dans aucun tableau de maladie professionnelle peuvent être reconnues par le système complémentaire sur avis d’un Comité régional (CRRMP)

L’Addeva 93

Elle a déjà aidé des victimes à obtenir la reconnaissance :

  • de cancers du larynx
  • d’une fibrose péritonéale (sans doute une première en France).

Pour en savoir plus

Télécharger des articles du docteur Lucien Privet parus dans le Bulletin de l’Andeva :

Qualité des soins, accompagnement des victimes et des familles

L’aide aux victimes ne se réduit pas à l’indemnisation de leurs préjudices.

Le 15 mars 2016, un colloque sur le thème « Cancers de l’amiante, écrire l’avenir ; médecins et malades débattent et proposent » a été organisé par l’Andeva et Mesoclin, réseau de centres experts sur le mésothéliome.

L’Addeva 93 y a activement participé.

Lexique des termes médicaux

A / B / C / D / E / F / G / H / I / JKL / M / NO / PQ / R / S / TU / VWXYZ

Acquisition : terme de radiologie utilisée pour les images obtenues en tomodensitométrie grâce au scanner. Depuis quelques années, les images sont de meilleure qualité et obtenues avec un passage bref sous le tube du scanner. L’acquisition est dite spiralée ou hélicoïdale. Voir scanner ;

Adénocarcinome : cancer né à partir de cellules glandulaires, par exemple celles incluses dans la paroi des petites bronches.

Adénome : tumeur bénigne développée à partir de cellules glandulaires.

Alvéole pulmonaire : culs de sac terminaux des toutes petites bronches permettant les échanges respiratoires entre l’ai inhalé et les vaisseaux capillaires.

Anatomie pathologique : étude des tissus prélevés par biopsie. Après coloration, analyse simultanément l’architecture des tissus et les cellules.

Aplasie : diminution importante des taux des cellules du sang, souvent provoquée par la chimiothérapie.

Asbeste : mot latin caractérisant, l’amiante, minéral fibreux incombustible.

Asbestose : terme ambigu désignant soit toute maladie en rapport avec l’exposition à l’amiante, soit seulement la fibrose du parenchyme pulmonaire liée à l’amiante. La fibrose engainant les petites bronches (bronchioles) est responsable de troubles ventilatoires de type obstructif et restrictif.

Asymptomatique : adjectif caractérisant une personne ne se plaignant d’aucun symptôme de maladie, ou une maladie présente mais n’entraînant aucun symptôme.

Ascite : épanchement de liquide dans l’abdomen.

Atélectasie : partie ou totalité d’un segment ou d’un lobe pulmonaire ne respirant plus par compression ou obstruction d’une bronche. L’atélectasie par enroulement correspond à un segment de poumon perdu en regard d’une anomalie pleurale. Les vaisseaux et les bronches qui y pénètrent ont un aspect en queue de comète.

Atteinte fonctionnelle : sous-entendue  » respiratoire  » dans un compte rendu d’EFR ou un bilan pneumologique : gène respiratoire, essoufflement à l’effort ou même dans les cas sévères, au repos.

Atteinte parenchymateuse : altération du tissu pulmonaire.

Bande parenchymateuse : opacité pulmonaire de 2 à 5 cm sur quelques millimètres barrant le parenchyme pulmonaire (aspect en pied de corneille).

Basocellulaire : cancer très fréquent au niveau de la peau exposée au soleil, d’évolution purement locale, ne donnant jamais de ganglions ni de métastases , ne mettant jamais la vie en jeu.

Biométrologie : mesure des corps asbestosiques.

Biopsie : prélèvement d’un fragment d’organe ou de tumeur avec une pince coupante ou un bistouri pour analyse au microscope.

BPCO : broncho-pneumopathie chronique obstructive.

Bronchoscopie : examen des bronches par un tube souple (fibroscope) ou un tube rigide permettant l’observation et la réalisation de prélèvements pour étude anatomopathologique ou bactériologique.

C >> Haut de rubrique

Calcification linéaire : ligne calcifiée visible à la radio. Voir plaque pleurale.

Cancer à petites cellules : variété de cancer du poumon, essentiellement traité par chimiothérapie et radiothérapie.

Cancer primitif : première tumeur atteignant un organe et pouvant être à l’origine de métastases,  » tumeurs-filles  » établies dans d’autres organes.

Cancer secondaire : synonyme de métastase.

Cancer occulte : terme employé lorsqu’existent des métastases et que le cancer primitif n’est pas décelé par divers examens.

Cancérogène : élément chimique ou infectieux contribuant à la cancérogénèse d’un organe. Exogène : vient de l’extérieur (par exemple tabac, amiante, alcool, benzène, goudrons, bois, virus). Endogène : vient de l’intérieur (lié par exemple au patrimoine génétique, à l’état hormonal, aux capacités immunologiques de défense d’une personne).

Cancérogénèse : développement d’un cancer dans un organe sous l’influence de certains facteurs cancérogènes.

Carcinome : désigne tous les types de cancers à l’exception des maladies malignes du sang (leucémies) et des ganglions (lymphomes, Hodgkin).

Cavité pleurale : voir plèvre.

Chimiothérapie : administration de produits chimiques détruisant les cellules malignes ou empêchant leur multiplication. Ces produits sont aussi toxiques pour les cellules saines, en particulier les trois groupes de cellules sanguines (globules rouges ou hématies, blancs ou leucocytes, plaquettes).

Compliance : étude comparée de la dilatation des poumons et de l’élasticité de la paroi thoracique.

Corps asbestosiques : formations jaunâtres, en haltère, contenant des fibres d’amiante, recherchées dans l’expectoration ou le LBA (exprimé en nombre de corps asbestosiques (CA) par ml, positif à partir d’un CA/ml), ou dans le tissu pulmonaire (exprimé en nombre de CA par gramme de tissu sec, positif à partir de 1000 CA/gr). Technique peu fiable, précisant seulement le niveau de rétention des fibres au moment du prélèvement de l ’échantillon et ne fournissant pas d’informations sur les fibres qui ont été épurées au fil du temps.

Coupes millimétriques : la TDM conventionnelle explore le poumon par tranches horizontales de 10 mm. La TDM dite  » haute résolution  » réalise des coupes de 1 mm tous les cm et irradie 10 fois moins que la précédente. Voir scanner.

CPT : capacité pulmonaire totale mesurée en spirométrie : volume total de gaz contenu dans les poumons à la fin d’une expiration maximale..

CRF : volume de gaz qui persiste dans les poumons à la fin d’une expiration normale.

CV : capacité vitale : volume total de gaz qui peut être expiré après une inspiration maximale.

Cytologie : étude au microscope d’un petit nombre de cellules prélevées par ponction à l’aiguille fine, ou par prise de sang, colorées et étalées sur un lame.

D >> Haut de rubrique

Dégénérescence maligne : transformation d’une lésion bénigne chronique en cancer.

Dépistage : détection d’une maladie présente chez une personne ne se plaignant d’aucun symptôme et ne présentant aucun signe de maladie.

Diaphragme : cloison musculaire séparant le thorax de l’abdomen, contribuant à la respiration et traversée par l’oesophage et des vaisseaux sanguins. Est constitué de deux coupoles à peu près symétriques. Celle de droite recouvre le foie, celle de gauche est située au dessus de l’estomac et de la rate.

Dysphagie : gène à avaler, avec ou sans douleur.

Dyspnée : gène à respirer, avec ou sans douleur.

E >> Haut de rubrique

Echographie : examen réalisé avec une source d’ultrasons, ne délivrant aucune irradiation mais dont les résultats ne sont pas toujours clairs et fiables.

EFR : épreuves fonctionnelles respiratoires.

Emphysème pulmonaire : destruction de zones de parenchyme pulmonaire dont les alvéoles sont distendues puis remplacées par des bulles d’air de taille variable. L’augmentation de leur nombre et leur taille entraîne une insuffisance respiratoire progressive. Leur rupture peut provoquer un pneumothorax.

Endogène : voir cancérogène.

Endoscopie : examen réalisé avec un tube rigide ou plus souvent souple (fibroscope), muni d’une source lumineuse, introduit par les voies naturelles, permettant d’examiner les organes creux (bronches, oesophage, rectum et colon), et d’effectuer des prélèvements biopsiques.

Endothélium : ensemble des cellules normales constituant la couche superficielle tapissant la partie interne des vaisseaux. Adjectif : endothélial.

Epaississement axillaire : épaississement pleural siégeant au niveau de l’aisselle.

Epaississement pleural : augmentation d’épaisseur de la plèvre viscérale, localisée ou diffuse.

Epanchement pleural : présence de liquide entre les deux feuillets de la plèvre. Peut être diffus, localisé ou enkysté dans une poche.

Epidermoïde : cancer développé à partir des cellules superficielles de revêtement d’une muqueuse. 60% des cancers du poumon sont de type épidermoïde.

Epithélioma : ancien nom du carcinome (terme encore employé).

Epithélium : ensemble des cellules normales constituant la couche superficielle tapissant les muqueuses ou la peau. Adjectif : épithélial.

Examen anatomopathologique : analyse au microscope de tissu prélevé par biopsie après coloration des prélèvements préalablement coupés en tranches ultrafines.

Exogène : voir cancérogène.

Expectoration : tout rejet de liquide provenant des poumons et remontant par le système respiratoire : bronches, trachée, larynx, bouche. Peut être fluide, épais, clair, infecté, sanglant, etc.

F >> Haut de rubrique

Fibroscopie : voir endoscopie.

Fibrose : altération chronique et progressive du tissu pulmonaire (parenchyme) dont les alvéoles sont enserrées et étouffées par des fibres.

Foyer parenchymateux : zone de parenchyme pulmonaire, irrégulière ou systématisée à un segment ou un lobe pulmonaire atteinte par une maladie infectieuse, virale ou cancéreuse.etc.

G >> Haut de rubrique

Gouttière costo-diaphragmatique : cul de sac de la partie basse de la cavité pleurale, sur le côté de la base du thorax, au niveau des dernières côtes et de la partie externe d’une coupole diaphragmatique. Voir diaphragme.

H >> Haut de rubrique

Hélicoïdal : ou spiralée. Désigne une technique moderne d’utilisation du scanner. Voir acquisition et scanner.

Hémogramme : examen du sang comprenant le compte des globules (numération) et le détail des divers types de globules blancs (formule sanguine).

Hémothorax : épanchement de sang dans la cavité pleurale.

Histologie : terme qui devrait caractériser seulement l’architecture normale du tissu d’un organe. Abusivement employé pour des tissus cancéreux. Le terme exact pour décrire le résultat de l’analyse d’un tissu reconnu anormal au microscope devrait être histopathologique ou anatomopathologique.

Hyperplasie : épaississement d’un tissu, soit bénin, soit précurseur d’un transformation cancéreuse (dégénérescence)

I >> Haut de rubrique

Imagerie : terme moderne pour radiologie appliquée au radiodiagnostic

Immunohistochimie : ensemble de techniques sophistiquées et coûteuses utilisées par les anatomopathologistes pour affiner le diagnostic des variétés de cancers.

Incidence : fréquence d’une maladie, généralement exprimée en nombre de cas observés pour 100 000 personnes par an. Varie avec le sexe, la période de temps considérée, les pays, les sous-groupes d’âge, de profession etc …

Insuffisance respiratoire : gène respiratoire, essoufflement à l’effort ou même dans les cas sévères, au repos. Son aggravation entraîne progressivement un retentissement cardiaque au niveau du ventricule droit qui peine de plus en plus à éjecter le sang vers les poumons fibrosés (insuffisance ventriculaire droite). Sa fonction devient insuffisante, puis le ventricule gauche s’affaiblit, on parle alors d’une insuffisance cardiaque globale.

Interstitiel : trouble ventilatoire caractérisé par l’envahissement des structures pulmonaires situées autour des alvéoles et des petites bronches par des cellules inflammatoires et des cellules responsables de fibrose pulmonaire.

IRM : imagerie obtenue par la technique de la résonance magnétique nucléaire (RMN).

J-K-L >> Haut de rubrique

LBA : lavage broncho-alvéolaire : recherche de cops asbestosiques dans le liquide instillé dans les bronches puis expectoré.

Liquide pleural : produit normalement par la plèvre pariétale et intégralement réabsorbé par la plèvre viscérale. Une inflammation, une infection, une tumeur modifie le système et du liquide stagne dans la cavité pleurale. Lorsque le liquide est jaune clair (séro-fibrineux), un cancer est probable dans 25 % des cas. Lorsque le liquide est teinté de sang (hémorragique), un cancer est probable dans 90 % des cas. Voir plèvre, symphyse.

Lobe : voir poumon

M >> Haut de rubrique

Marqueur biologique : dosage d’une substance présente dans le sang ou les urines permettant de suspecter ou d’affirmer la présence d’une maladie avant l’apparition des symptômes cliniques ou en cours d’évolution. Il n’existe aucun marqueur biologique permettant de dépister une maladie liée à l’amiante.

Médiastin : région anatomique située au centre du thorax comprenant le coeur, les gros vaisseaux de la base du coeur et la bifurcation de la trachée.

Médiastinoscopie : examen du médiastin réalisé en salle d’opération sous anesthésie générale. Permet de rechercher et de biopsier les ganglions situés le long de la trachée et des grosses bronches. Examen dangereux de moins en moins pratiqué depuis les progrès de l’imagerie (scanner).

Mélanome : tumeur cutanée bénigne ou maligne développée à partir des cellules pigmentées de la peau.

Mésopath : groupe de médecins anatomo-pathologistes français, dirigé par le Pr Françoise Galateau-Sallé (CHU de Caen), se réunissant tous les mois à Paris pour revoir les biopsies de tumeurs de la plèvre dont l’interprétation est difficile ou douteuse.

Mésothéliome : tumeur maligne caractéristique de l’exposition à l’amiante, atteignant les séreuses, principalement la plèvre, plus rarement le péritoine, exceptionnellement le péricarde

Mésothélium : ensemble des cellules normales tapissant les séreuses. Adjectif : mésothélial.

Métastase : localisation maligne secondaire à un cancer primitif qui a envoyé des cellules malignes dans un organe dans lequel elles ont installé un foyer cancéreux (surtout poumons, foie, os, cerveau).

Métrologie : comptage et mesure des fibres dans l’air.

N-O >> Haut de rubrique

Nodule : toute formation arrondie palpable dans ou sous la peau, bénigne ou maligne, toute image arrondie visible sur une radiographie, bénigne ou maligne.

Obstructif : trouble ventilatoire défini par l’augmentation de la résistance des voies aériennes se traduisant en spirométrie par l’abaissement du rapport VEMS/CV.

P-Q >> Haut de rubrique

Pachypleurite : épaississement de la plèvre.

Parenchyme pulmonaire : ensemble des alvéoles pulmonaires.

Péricarde : ePnveloppe du coeur.

Péritoine : enveloppe du contenu de l’abdomen.

Plaque pleurale : épaississement d’une zone limitée de la plèvre pariétale, régulière ou non, de un à plusieurs millimètres d’épaisseur, pouvant être fibreuses et peu denses (plaque hyaline) ou calcifiées, plus faciles à déceler. Siègent surtout à la partie inférieure et postérieure de la plèvre, et sur la plèvre au contact d’une coupole du diaphragme.

Pleurésie : toute maladie de la plèvre, le plus souvent avec épanchement de liquide dans la cavité pleurale (liquide clair, le plus souvent d’origine bénigne, liquide épais, le plus souvent infecté, liquide teinté de sang, souvent d’origine cancéreuse). On parle parfois de pleurésie sèche, purement inflammatoire, sans liquide (pleurite).

Pleuro-pneumothorax : issue d’air dans la cavité pleurale. L’air autour du coeur détermine un pneumo-médiastin.

Pleuroscopie : examen de la cavité pleurale par ponction transpariétale.

Plèvre : enveloppe des poumons engainant également le médiastin. Comprend deux feuillets glissant l’un sur l’autre et délimitant une cavité normalement vide. Le feuillet interne appliqué sur le poumon est nommé viscéral, le feuillet externe appliqué sur la paroi osseuse et musculaire du thorax est nommé pariétal. Le vide dans la cavité pleurale permet une bonne application des poumons contre la paroi thoracique.

Pneumoconiose : terme général concernant toutes les maladies pulmonaires chroniques liées à l’inhalation de particules principalement minérales (poussières d’amiante : asbestose ; poussières de silice : silicose ; poussières de fer : sidérose). L’inhalation de poussières textiles végétales est plus rare. Une pneumoconiose détermine une fibrose progressive du parenchyme pulmonaire dont les alvéoles sont sclérosées, écrasées et détruites. La dégénérescence des lésions pulmonaires d’une pneumoconiose en cancer bronchique est possible.

Pneumothorax : entrée d’air dans la cavité pleurale, venant de l’extérieur (après pleuroscopie ou thoracoscopie) ou de l’intérieur du thorax (communication entre une bronche et la cavité pleurale, rupture d’une bulle d’emphysème). Décollant les deux feuillets pleuraux, l’air comprime plus ou moins le poumon qui se trouve partiellement ou totalement écrasé, rétracté, (collabé) La gène respiratoire peut être insignifiante, modérée, voire intense nécessitant une aspiration externe par un drain transpariétal.

Poumons : Le droit est constitué de trois lobes, le gauche de deux lobes. Chaque lobe est divisé en segments, nommés selon leur position : antérieur, postérieur, latéral, basal, ces termes pouvant être associés.

Prévalence : ensemble des sujets atteints d’une maladie ou ayant présenté cette maladie vivants à un moment donné.

Prévention : action individuelle volontaire (arrêt du tabac, réduction de l’absorption des graisses ou de l’alcool, bouclage de la ceinture de sécurité en auto) ou collective (suppression d’une exposition à des cancérogènes, modification d’un procédé ou d’une technique), destinée à réduire l’incidence d’une maladie ou la fréquence d’accidents.

Produit de contraste : substance liquide, en général iodée, injectée dans une veine pendant le passage sous le scanner pour obtenir des images plus précises.

R >> Haut de rubrique

Radio standard : technique de radiographie classique comportant pour le thorax un cliché de face debout. Une radiographie simple du thorax délivre environ 1/10 e de l’irradiation naturelle reçue en un an dans la région parisienne.

Radiologie : réalisation d’images radiologiques par appareils à rayons X, scanners, IRM. Les images ainsi obtenues ne sont que des différences de contraste et ne permettent jamais d’affirmer un diagnostic de nature. Une opacité pulmonaire ronde isolée (nodule) peut être bénigne ou maligne.

Restrictif : trouble ventilatoire caractérisé par une amputation de la CPT.

RMN : Résonance magnétique nucléaire. Etude comparative des tissus basée sur l’analyse des différences entre les divers types de noyaux des cellules présentes dans un organe. Voir IRM.

S >> Haut de rubrique

Sarcome : variété rare de tumeur maligne faite de nappes de cellules malignes identiques effaçant l’architecture du tissu de l’organe atteint.

Scanner : appareil moderne de radiodiagnostic permettant depuis 1980 de réaliser des TomoDensitoMétries (TDM), examens radiologiques basés sur des différences de densité des tissus. Tous les appareils n’ont pas les mêmes caractéristiques physiques. Les doses reçues dépendent de l’appareil, de l’intensité électrique, de la corpulence de la personne examinée et du nombre de clichés effectués. Une TDM des poumons est beaucoup plus précise que la radiographie simple du thorax (voir radio standard) et révèle des images méconnues à la radio simple. Selon les cas, une TDM (6 à 10 clichés ou « coupes ») délivre 15 à 100 fois plus de radiations qu’une radio standard. Voir coupes millimétriques.

Scissure : fin sillon séparant deux lobes pulmonaires voisins.

Segment : voir poumon.

Sensibilité, spécificité : caractéristiques d’un examen de dépistage, qui doit être sensible (positif chez les sujets atteints de la maladie) et spécifique (négatif chez les sujets indemnes de la maladie).

Séreuses : enveloppes des organes contenus dans le thorax (plèvre pour le poumon, péricarde pour le coeur et le médiastin, et l’abdomen (péritoine pour le tube digestif). Voir mésothéliome.

Signe : manifestation clinique (tumeur, ganglion, ulcération, hémorragie) constatée par le médecin chez une personne malade.

Silhouette cardio-médiastinale : ensemble de l’opacité visible à la radio du thorax constituée de l’ombre du coeur et des éléments du médiastin.

Spiralée : Voir acquisition et scanner.

Spirométrie : mesure de la capacité respiratoire.

Symphyse : réalisation volontaire d’un accolement des deux feuillets de la plèvre en vue d’éviter la reproduction de liquide lors d’une pleurésie cancéreuse. Effectué par injection de talc ou autre produit irritant.

Symptôme : trouble fonctionnel (toux, essoufflement, douleur) dont se plaint une personne malade ou mis en évidence par l’interrogatoire du médecin.

Symptomatique : adjectif caractérisant une personne se plaignant de symptômes de maladie, ou d’une maladie à un stade qui entraîne des symptômes.

Syndrome : ensemble de symptômes et de signes dont le groupement permet d’orienter le diagnostic d’une maladie. Voir interstitiel, obstructif, restrictif.

Synergie : action de renforcement réciproque de deux agents toxiques : exemple potentialisation de l’amiante et du tabac pour le cancer du poumon : l’exposition à l’amiante multiplie le risque par 5, le tabac 20 cigarettes/jour pendant 20 ans, par 10, et tabac + amiante par 50.

T-U >> Haut de rubrique

Talcage : voir symphyse.

TDM = TomoDensitoMétrie. Voir scanner.

Thoracoscopie : examen de la cavité pleurale et du poumon et prélèvements en introduisant un trocart entre deux côtes.

Transfert du CO : mesure de la diffusion de l’oxyde de carbone explorant les échanges entre les alvéoles et les petits vaisseaux capillaires.

Transpariétal : à travers la paroi (thoracique).

Tumeur : toute grosseur visible ou palpable, bénigne ou maligne.

V-W-X-Y-Z >> Haut de rubrique

VC : volume de gaz inspiré-expiré au cours de chaque respiration normale.

VEMS : Volume expiratoire maximal par seconde.

Vidéochirurgie : technique opératoire utilisant une source lumineuse et une caméra miniaturisée introduite dans une cavité ou un organe creux par une incision cutanée de moins d’un centimètre. Permet d’opérer avec des instruments très fins introduits par un autre orifice cutané identique au précédent.

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