Anne Marchand, les cancers d’origine professionnelle
Selon un récent rapport du ministère de la Santé, 14 000 à 30 000 nouveaux cas de cancer dépistés chaque année en France seraient d’origine professionnelle. Le cancer est même la première cause de décès par le travail en Europe. Mais qui en parle ? Anne Marchand est sociologue et historienne. Depuis vingt ans, elle étudie ces cancers causés par le travail et œuvre à faire reconnaître la responsabilité des employeurs dans cette épidémie. C’est tout le sens de son engagement au sein du Giscop93 (le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle), un dispositif de recherche-action inédit qui accompagne les patients atteints de cancers en Seine-Saint-Denis dans le parcours du combattant qu’est la reconnaissance en maladie professionnelle. Dans ce nouvel entretien de La Vie Ouvrière, nous la recevons à l’occasion de la sortie de « (RE) connaissance des risques cancérigènes au travail dans les mines », paru en décembre dernier aux éditions Arcanes 17, dont elle a rédigé la préface. Cet ouvrage collectif, élaboré par la Fédération des Mines et de l’Énergie (FNME-CGT), offre un aperçu extrêmement précis du travail dans les mines et permet de prendre conscience de la foule de substances cancérogènes auxquels les mineurs ont été exposés. Ce recueil sera une aide précieuse pour les anciens mineurs souffrant d’un cancer (ou leurs ayants droit) dans leurs démarches pour faire reconnaître l’origine professionnelle de leur maladie.