6 juillet 2017 : conférence de presse de l’Addeva 93 contre l’enterrement du procès pénal

Le jeudi 6 juillet 2017 des militants de l’Addeva 93 et de l’Association des anciens d’Alstom TSO se sont rassemblés devant le Palais de Justice de Bobigny pour une conférence de presse. Malgré la période défavorable des vacances, il était important de manifester la colère des victimes de l’amiante, après la décision des juges d’instruction et du Parquet d’arrêter toutes les investigations et de s’orienter vers un non lieu.

Jean-Paul MERCIER, vice-président de l’association, ancien de Placoplatre à Vaujours a dénoncé cette décision incompréhensible et injuste. Il n’a plus qu’un poumon et souffre d’une grave insuffisance respiratoire qui l’oblige à tirer derrière lui un appareil qui lui apporte de l’oxygène. Il a fait condamner son employeur pour « faute inexcusable » et affirme sa volonté de continuer le combat jusqu’au bout.

Aline ARCHIMBAUD, présidente du comité de suivi « amiante » du Sénat, était venue affirmer sa solidarité (Quelques jours plus tard, elle devait poser une question à la ministre du travail sur cette décision de justice).

Henri BOUMANDIL, secrétaire de l’association, en vacances en Bretagne, fut appelé au téléphone, la conversation étant sonorisée. Il a dit son indignation. Souffrant, lui aussi d’une grave insuffisante respiratoire, il sortait d’une consultation chez un pneumologue qui venait de lui prescrire une augmentation de l’apport d’oxygène.

Puis a été diffusée une interview de Jean-Michel GIARETTA réalisée par Hélène Boulot. Son père et son oncle, deux frères jumeaux, avaient travaillé chez Everitube, une usine d’amiante-ciment qui a fonctionné de 1917 à 1993. Tous deux sont morts, à deux ans d’intervalle, emportés par un mésothéliome. Le père de Jean-Michel lui racontait en 1962 comment les ouvriers, faisaient des « batailles de boules de neige » dans les ateliers. « Ce n’était pas de la neige, c’était de l’amiante ». Il est mort d’un cancer de la plèvre quarante ans plus tard…

Avocats des victimes, Sylvie TOPALOFF du cabinet TTLA et Farouk BENOUNICHE du cabinet Ledoux ont rappelé qu’à ce jour aucune décision de justice n’avait encore été prise et qu’il ne fallait pas baisser les bras. Ils ont dénoncé un scandale judiciaire, et indiqué qu’ils avaient jusqu’en septembre pour déposer des observations. Ils ont souligné que les magistrats avaient fait dire à l’expertise scientifique qu’ils avaient sollicitée le contraire de ce qu’elle disait. Elle indique en effet très clairement que pour des cancérogènes sans seuil tel que l’amiante c’est une période de contamination et non une date de contamination qu’il faut prendre en compte. Ils ont annoncé que si un non lieu était prononcé à l’automne, ils iraient en appel, voire en cassation.

Alain BOBBIO, président de l’association, a expliqué que d’autres actions se déroulaient en même temps dans d’autres régions : à Paray-le-Monial, à Fos-sur-Mer, à Saint-Nazaire.

Une liaison téléphonique sonorisée a été établie avec l’Addeva 44 qui avait rencontré la préfète de Loire Atlantique.L

Cette conférence de presse a été bien relayée par les medias. France 3 a diffusé un reportage sur cette action avec des interviews de Farouk Benouniche et de Jean-Paul Mercier . Ce dernier a été filmé dans les locaux de l’Addeva 93 à La Courneuve. Le Parisien a également publié un article.

Ci-dessous, on peut regarder les interventions de Jean-Paul MERCIER, Sylvie TOPALOF, Farouk BENOUNICHE et Alain BOBBIO et écouter l’intervention de Jean-Michel GIARETTA sur le blog de l’Andeva, (voir l’article : pénal : des réactions en chaîne (de solidarité)

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